Canari, 313 habitants permanents (en 2020), s’étend sur 1667 hectares (16,7 km²).
Le nom de Kanelate (ancêtre de Canari) se retrouve sur les cartes de Ptolémée, géographe grec du IIe siècle de notre ère. La pieve de Canari (unité administrative à l’époque des Pisans) dépendait de l’évêché de Saint Florent. L’église Santa Maria Assunta, de style roman, date du XIIe siècle.
De 1300 à 1768, Canari, comme le reste des communes du Cap Corse, connaît une histoire mouvementée. Son territoire, propriété de nobles génois, d’Italiens, de Corses, subit plusieurs campagnes de destruction.
Au XIXe siècle, du fait d’une forte augmentation de la population, l’agriculture se développe avec la culture du cédrat, la vigne et les oliviers. La culture du lin, transformé en draps, représente une activité artisanale importante. L’élevage est strictement réglementé pour ne pas nuire aux cultures céréalières (blé, avoine, orge, lupin). La pêche est une activité d’appoint qui concourt à la diversification des productions.
L’amiante, qui va être, pendant près de 20 ans, la grande richesse industrielle du village, est découvert en 1898. Un début d’exploitation tourne court en 1929 puis elle est relancée en 1939.
L’usine d’amiante de Canari connaît son apogée en 1961 avec près de 30 000 tonnes extraites et traitées par 300 ouvriers et employés. Le 12 juin 1965 l’usine ferme définitivement ses portes, victime entre autre de la concurrence de l’amiante canadien. Le site a été stabilisé et sécurisé.
En octobre 2008 la commune a inauguré le Conservatoire du Cap qui présente deux expositions permanentes, l’une consacrée au costume traditionnel et l’autre à la photographie ancienne.
Enfin, Canari accueille, depuis 2003, le Festival international annuel de chant lyrique avec ses Master Classes et son concours international.
Aujourd’hui, la commune de Canari a stabilisé sa population et compte quinze élèves (2020) scolarisés dans le primaire. Avec ses commerces permanents et saisonniers, un développement touristique encourageant, un réseau routier amélioré, Canari parie sur une attractivité diversifiée pour prospérer au cours de ce XXIe siècle.
C’est de la place de Canari au hameau de Pieve que l’on peut découvrir le condensé le plus saisissant du Cap Corse :
Un morceau de montagne plongé dans la mer et arrimé, au sud, à la masse monumentale du reste de la Corse dont on devine les sommets souvent perdus dans la brume.
Sur l’esplanade, face à la mer, bordée par des palmiers, se dresse un clocher-phare (XVIIe siècle) qui sonne les heures et sert de repère aux marins.
La vue y est exceptionnelle. À l’est, les onze hameaux de la commune s’ordonnent en amphithéâtre. À l’ouest, après un dénivelé vertigineux, les marines de Scala et de Canelle, blotties contre la roche, s’ouvrent sur l’horizon.