Meria, 99 habitants permanents (2020), s’étend sur un territoire de 2043 hectares (20,4 km²). Sa densité est de cinq habitants au km. La commune est composée de trois hameaux:
le village,
la marine
Pastina, habité seulement en été ; un quatrième hameau, Caracu, situé au sud du village est abandonné depuis les années 1930. Comme pour les autres vallées du Cap Corse exposées aux incursions barbaresques, il est probable que le premier emplacement du bourg ait été déplacé après une « razzia » particulièrement féroce.
Dès le XIIIe siècle pourtant, l’activité économique de Meria est attestée par l’existence d’un courant d’exportation vers la péninsule italienne : vin, huile d’olive, fruits secs et bois de chauffage sont échangés contre du textile, des instruments agricoles et des produits manufacturés. La commune, protégée par sa tour (XVIe), bénéficie d’un petit port actif et bien orienté. En 1571 le village compte près de 300 habitants.
Le Plan Terrier de 1771 (état des lieux, cadastre et projets de développement) décrit cependant une situation ingrate : « la terre est légère, maigre et pierreuse, écrivent les ingénieurs du roi Louis XV ; les bêtes d’espèce petite et abâtardies. La manière de faire le vin et l’huile d’olive est éloignée de la perfection. ». Le village commence, pourtant, une période de relative stabilité marquée par un boum démographique : 468 habitants en 1771 ; 702 en 1862 ; 941 en 1891.
La grande affaire de Meria a été sa mine d’antimoine (minerai utilisé notamment dans des alliages avec le plomb pour rendre ce dernier plus résistant). Elle est mise en exploitation en 1858. A la fin du XIXe siècle, 200 ouvriers y sont employés pour une extraction moyenne de 90 tonnes mensuelles. Cette ère de prospérité économique prend fin au moment de la Première Guerre mondiale : la mine ferme définitivement en 1917. Commence alors un recul régulier de la population : 505 habitants en 1922, 124 en 1963, 80 en 1972. L’hémorragie démographique est désormais stoppée et même inversée. Meria, qui n’a plus d’école depuis 1963, a conservé son bureau de poste. Au village, le Palazzu, immense bâtisse qui permettait à la population de se protéger contre les razzias, a été restauré avec application. Des constructions neuves voient le jour. Un artisan-maçon est installé sur place. L’ancien bâtiment de la confrérie a été transformé en salle de réunion. Une bibliothèque municipale fonctionne toute l’année. Des chemins de randonnées ont été ouverts notamment en direction de Caracu. Une association foncière regroupant des propriétaires d’oliviers de la commune travaille à la régénération de 250 pieds.
Un restaurant de plage est ouvert toute l’année. Il bénéficie d’une clientèle locale. Et le tourisme est présent dès la belle saison. Meria bénéficiera, à terme, de la dynamique des communes du bout du Cap qui capte la clientèle internationale arrivée par bateau.
Découvrir
Pour profiter de Meria, il faut monter jusqu’au village, y garer sa voiture et marcher dans les belles ruelles pavées en direction de l’horizon.
On cherche une voie jusqu’à la pointe du mamelon. Les passages sont rares, les ouvertures secrètes. Mais on atteint toujours ce point où le bourg est balcon sur la plaine, terrasse sur la mer. Une mer proche et lointaine. Les bateaux sillonnent le canal de Corse dans un sens ou dans un autre.
L’après-midi, la lumière dorée illumine les coques. L’horizon est immense et la tour de guet qui garde la plage ressemble, vue de haut, à une maquette d’enfant.
Source : Communauté des Communes